Forteresse de Mimoyecques : comment a-t-elle été découverte ?

forteresse Mimoyecques

Forteresse de Mimoyecques : comment a-t-elle été découverte ?

La forteresse de Mimoyecques est le nom moderne d’un complexe militaire souterrain de la Seconde Guerre mondiale construit par les forces de l’Allemagne nazie entre 1943 et 1944. Il était destiné à abriter une batterie de canons V-3 visant Londres, à l’extérieur. Connu à l’origine sous le nom de code Wiese (« Pré ») ou Bauvorhaben 711 (« Projet de construction 711 »), il est situé sur la commune de Landrethun-le-Nord dans la région du Pas-de-Calais, dans le nord de la France, près du hameau de Mimoyecques, à Boulogne-sur-Mer. Il a été construit par une main-d’œuvre essentiellement allemande, recrutée dans de grandes entreprises d’ingénierie et d’exploitation minière, et complétée par des prisonniers de guerre esclaves.

Forteresse de Mimoyecques

Le complexe est comment ?

La forteresse de Mimoyecques consiste en un réseau de tunnels creusés sous une colline de craie, reliés à cinq puits inclinés dans lesquels auraient été installés 25 canons V-3, tous dirigés vers Londres. Les canons auraient été capables de tirer dix projectiles explosifs en forme de fléchettes par minute – 600 tirs par heure – sur la capitale britannique, ce qui, selon Winston Churchill, aurait constitué « l’attaque la plus dévastatrice de toutes ». Les Alliés ne savaient rien du V-3 mais avaient identifié le site comme une base de lancement possible de missiles balistiques V-2, sur la base de photographies de reconnaissance et de renseignements fragmentaires provenant de sources françaises.

Mimoyecques a été la cible de bombardements intensifs de la part des forces aériennes alliées à partir de la fin 1943. Les travaux de construction ont été sérieusement perturbés, obligeant les Allemands à abandonner les travaux sur une partie du complexe. Le reste a été partiellement détruit le 6 juillet 1944 par le 617e escadron de la RAF, qui a utilisé des bombes sismiques « Tallboy » pénétrant dans le sol pour faire s’effondrer les tunnels et les puits, ensevelissant des centaines d’esclaves sous terre.

La destruction du complexe par les Anglais 

Les Allemands ont arrêté les travaux de construction à la forteresse de Mimoyecques lorsque les Alliés ont remonté la côte après le débarquement en Normandie. Il est tombé aux mains de la 3e division d’infanterie canadienne le 5 septembre 1944 sans rencontrer de résistance, quelques jours après que les Allemands se soient retirés de la région.

Le complexe a été partiellement démoli juste après la guerre sur les ordres directs de Churchill (et au grand dam des Français, qui n’ont pas été consultés), car il était toujours considéré comme une menace pour le Royaume-Uni. Elle a ensuite été rouverte par des propriétaires privés, d’abord en 1969 pour servir de champignonnière, puis de musée en 1984. Une organisation de protection de la nature a acquis la forteresse de Mimoyecques en 2010, et La Coupole (un musée près de Saint-Omer abritant une ancienne base de fusées V-2) a repris sa gestion. Elle est toujours ouverte au public sous la forme d’un vaste complexe muséal souterrain.